Témoignage

Les premières de cordée à l'assaut des grandes voies du Verdon

Le 21/05/2025 par Karine

Après déjà un an sans voir Carole, notre BE escalade préférée, ça y est nous sommes réunies ce weekend du 26-27 avril.
C’est repartie pour un stage grande voie mais cette année on quitte notre beau département des Hautes-Alpes pour s’immerger dans la belle verticalité du verdon.

La route du samedi matin nous a permis de nous raconter nos dernières aventures et de choisir le secteur pour cette journée, allé vendu ce sera l’Escalès !
Après 5 minutes de marche d’approche (Garage de voiture et cachage de chaussures compris), nous voilà parties dans les rappels pour descendre au pied de la voie.
On ne fait pas trop les fiers, et quand Carole nous demande qui y va, on se regarde toutes les unes les autres et on entend des « eu comme vous voulez » « peu importe », mais quand Carole se propose d’y aller, on saute toute sur sa proposition !
Bon ne nous en voulez pas, c’est juste le temps de reprendre un peu de courage et d’oublier les mésaventures dans les rappels durant nos sorties autonomes.
3 rappels plus tard, un peu de peau en moins sur les orteils, et oui Carole a voulu nous faire tester les rappels pieds nu mais je crois qu’on aurait toutes été prêtes à porter les chaussures en décomposition de Marie pour garder nos jolis petits petons intacts, un relais pendu à 4 dans nos baudar encastrées en mode tétris pour essayer de trouver un peu plus de confort, nous arrivons toutes efficacement (beaucoup plus que l’été dernier) au pied des voies.

Il est temps maintenant de choisir sa voie et sa cordée, et oui ne nous brusquez pas, chaque chose en son temps, pourquoi anticiper ses choix si c’est pour se retrouver dans un bouchon à se faire crier dessus en allemand par une autre cordée qui essaye de communiquer !
Etat des lieux des troupes, on a une Roxane toute malade mais qui est quand même bien déter malgré qu’elle nous ai parlé de mouflage pour la faire monter dans la voie, une Marion égale à elle-même qui se laisse toujours tenter par un peu plus de difficulté, une Margot toujours prête à faire le tour de la planète si c’est pour faire quelque chose de dément, une Marie et une Lucie qui pensent toujours qu’elles sont capables de moins que ce qu’elles savent faire, et moi qui ai plutôt envie de me challenger mais sans trop de verticalité !

Un pic nic plus tard, les cordées sont formées, ce sera cocoluche pour les unes et les dalles grises pour les autres.
Sans trop savoir à quoi s’attendre en termes de cotation et d’équipement, nous sommes toutes agréablement surprises de trouver du bon rocher pas trop patiné et un équipement qui fait du bien au moral, un beau programme pour se remettre en jambe !

L’avantage dans le verdon c’est qu’à la fin de la grande voie, on peut filer directement au bar pour fêter ça, pas besoin de se préoccuper de finir la voie à la frontale à cause d’une corde qui se coince dans le rappel, un grand luxe !
Roxane bien fatiguée par la maladie, file directement en direction de son lit à Gap, sacrée journée pour elle, on aura bien essayé de la convaincre qu’un petit apéro pouvait guérir tous ses maux mais sans succès ! On s’attarde au bar, trop contente d’avoir partagé ce moment ensembles et de se retrouver, on échange sur les projets du lendemain et de ce soir, et oui comme on l’a dit chaque chose en son temps, on ne sait toujours pas ou on va dormir.
Bien sûre, un week-end de première de cordée n’en est pas un s’il n’y a pas un risque de mauvais temps ! Qu’à cela ne tienne, puisque la pluie doit arriver vers midi, on décide de se lever à 5h00 (oui oui vous avez bien lu, et non nous ne sommes pas dans un refuge de haute montagne mais dans un camping où nous avons décidé d’élire domicile pour la nuit) pour plier bagage et petit déjeuner au levé du soleil avec vu sur notre objectif du jour : l’arrête de la pâte de chèvre pour nous garantir rapidité, efficacité et facilité.

Driiinnngggggg, Dringggggggggg, Dringgggg, il est déjà 5h00 du matin, mais ne serait-ce pas une pluie forte et incessante que nous entendons tomber sur nos
tentes ??? Ni une, ni deux, Carole propose que l’on continue à dormir jusqu’à 7h30 et qu’on avise sur le programme au réveil ! A part Margot qui était déjà prête à partir,
on a dû mettre 30 secondes chrono pour se rendormir alors que Lucie n’a même pas entendu ce qui s’était passé.
Pendant le petit déj, on réévalue les possibilités, avec cette pluie, soit on fait de la couenne sur un secteur abrité, soit on revoit des manips de remontée sur corde.
Vous l’aurez compris, c’est une vraie source de stress ces rappels, enfin au moins pour moi alors si on peut voir et revoir les façons dont on peut s’en sortir, on prend !

Après 10 minutes de voiture, on s’équipe et on finit par revoir les manips dans un arbre pour être toutes ensembles, Marion nous donnes ses petits tips qu’elle a appris
récemment pour faire une transition descente/remontée des plus efficace sous l’œil aguerri de Carole !
On retourne ensuite au secteur de l’Escalès pour mettre en pratique ce qu’on vient de voir dans le premier rappel de la veille, reverso, microtrax, double machard, simple machard, tout y passe, les rappels n’ont qu’à bien se tenir, la remontée sur corde n’a plus de secret pour nous !
Pour bien finit cette journée, Carole nous mouline sur une belle dernière longueur de grande voie une par une histoire de faire un peu de grimpe. Pendant ce temps les vautours nous font un spectacle grandiose, assise au bord de la falaise je partage mon émerveillement de cet incroyable spectacle mais Marie a tellement l’habitude de voir ça perchée sur sa Highline, qu’elle préfère me filmer pour se moquer, heureusement Marion et Lucie me font au moins croire qu’elle trouve ça aussi spectaculaire.

Il est l’heure de prendre la route du retour et de se dire à très bientôt pour de nouvelles aventures, en terrain d’aventure cette fois-ci, la suite au prochain épisode !