Réseau d'initateurs alpinisme

Chaque année, le Comité Départemental rassemble et accompagne les initiateurs et aspirants initiateurs alpinisme volontaires du département pour leur permettre un temps d'échange, confronter les techniques et partager leurs expériences face à l'encadrement des groupes.

Cela participe au développement de la culture commune du réseau d'initateurs alpinisme des Hautes-Alpes.

Suite aux intempéries de Juin, la deuxième journée de mise en situation a eu lieu dimanche 22 septembre au refuge du Glacier Blanc. La première journée, orientée vers le terrain d'aventure s'était déroulée à la Casse de Presle au mois de Juin.

Retour sur cette deuxième journée "terrain" en haute-montagne, racontée par Thibaut De Gournay, aspirant guide qui a accompagné les futurs initiateurs dans la préparation et la réalisation d'une course presque hivernale !

Le bulletin météo du lendemain nous met directement dans l'ambiance. Isotherme 0°C jamais plus haut que 3000 m d'altitude, 40 km/h de vent de sud-ouest et du grésil entre 8h et 10h du matin. L'été est bel et bien fini !
Nous renonçons vite aux arêtes techniques comme les Cinéastes ou l'arête sud du Pic du Glacier  Blanc (3525 m) avant d'arrêter notre choix sur l'arête sud-est de la Pointe Cézanne (3365 m), qui peut s'enchaîner avec une traversée vers le Pic du Glacier d'Arsine (3364 m), tout en restant sur le fil. On se prépare mentalement à grimper avec les gants, et peut-être même avec les crampons.
Réveil à 4h30 pour un départ à 5h dans la purée de pois. Le jour peine à se lever et le premier crux de la journée nous attend : s'orienter dans la montagne en l'absence totale de visibilité. Après quelques errances vers le départ de la variante Chaud au pieds des Cinéastes, nous finissons par trouver la moraine caractéristique en arc-de-cercle, qui nous amène au pied de la première longueur au lever du jour.
La première portion de l'arête est facile mais très ludique. L'escalade, ne dépassant pas le III, nous offre l'opportunité de revoir l'assurage à la corde courte sur le fil d'une arête aérienne. La deuxième portion, tout en neige en début de saison, s'avère moins intéressante, alternant entre les éboulis et les gradins faciles. Arrivés au sommet de la Pointe Cézanne, les conditions changent : le vent a givré le flanc sud de l'arête, nous obligeant à redoubler de vigilance. Le moral du groupe est toujours aussi bon, et c'est donc naturellement que nous poursuivons vers le Pic du Glacier d'Arsine. La traversée des arêtes est aisée, mais la qualité moyenne du rocher, combinée au verglas, nous forcent à rester concentrés. Le sommet est rapidement atteint mais nous ne nous y prélasserons pas cette fois-ci !

La descente est vite avalée et nous profitons d'une solitude quasi-totale sur la terrasse du refuge.
Au final, entre l'adaptation par rapport à la météo, l'orientation dans le mauvais temps et l'assurage en mouvement sur une arête, cette journée aura permis de revoir la plupart des fondamentaux de l'alpinisme.